ⓘ Plateforme de témoignage de la mission d’évaluation de l’Assemblée nationale sur la loi du 11 février 2005.

ⓘ Plateforme de témoignage de la mission d’évaluation de l’Assemblée sur la loi de 2005.

il y a 2 semaines

Témoignage de

Abdallah

Handicap moteur, Handicap visuel

Je m’appelle Abdallah Mokhtari Je suis étudiant à la Sorbonne nouvelle en 2e année de master Master traduction juridique et financière Et j’ai un handicap visuel et moteur

Accessibilité

L’accessibilité, un sujet qu’on ne peut plus ignorer. Aujourd’hui encore, beaucoup de choses ne sont pas accessibles dans la vie quotidienne. Que ce soit les transports pour les personnes à mobilité réduite, ou les obstacles rencontrés par les personnes en situation de handicap, l’inclusion est loin d’être acquise. Prenons l’exemple des noms de rues : ils sont souvent placés trop en hauteur, ce qui est un vrai problème pour les personnes de petite taille ou les personnes malvoyantes. Moi, par exemple, je suis obligé de sortir mon téléphone pour les lire, et ce n’est pas toujours pratique. Côté transports, il y a encore beaucoup à faire. Certains métros, tramways ou bus ne disposent pas de système vocal, ce qui rend les trajets difficiles pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes. Et à la sortie des stations, il n’y a pas toujours d’ascenseur. On se retrouve souvent face à des escaliers, ce qui est un obstacle énorme pour les personnes à mobilité réduite. L’accessibilité numérique aussi doit évoluer. Sur les sites web, il faudrait intégrer une option de lecture vocale pour éviter de fatiguer les yeux — surtout quand on a une déficience visuelle, comme moi. C’est un vrai plus qui devrait être systématique. Et ce n’est pas tout. Les magasins, les boutiques, les restaurants : ils doivent aussi être accessibles à tous. Combien de fois je suis allé au restaurant sans avoir de carte en braille ou en gros caractères ? C’est un vrai problème, qui pourrait pourtant être résolu avec des solutions simples. Je parle surtout de ce qui touche au visuel, car c’est mon quotidien. Mais au fond, l’accessibilité concerne tous les types de handicaps. Et il est temps que ça change.

Accès aux droits

Je pense que le grand public est encore trop peu informé sur les droits des personnes en situation de handicap. Il manque clairement des structures et des accompagnements pour aider ces personnes à connaître et faire valoir leurs droits. Beaucoup de choses restent ignorées, faute de plateformes accessibles ou de relais d’information. C’est vraiment dommage. Il faudrait mettre en place davantage d’initiatives pour faire connaître ces droits, aussi bien aux personnes concernées qu’aux personnes valides : plateformes en ligne, conférences, ateliers, ou d’autres formats innovants.

MDPH

Il y a un vrai manque de personnel pour répondre aux besoins des personnes en situation de handicap. Cela a des conséquences directes : les délais de traitement des dossiers sont souvent très longs, et varient énormément d’un département à l’autre. Ce n’est pas normal. Il faudrait agir : recruter davantage de personnel, harmoniser les pratiques, et mettre en place une organisation plus efficace pour que chaque département traite les dossiers dans les mêmes délais. Il est temps de fédérer les efforts pour garantir une égalité de traitement sur tout le territoire.

Instituts et services médico-sociaux

Je pense qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer dans ce domaine. Dans certains centres, la qualité de l’accueil devrait être renforcée. Il ne faut pas non plus laisser les enfants trop longtemps dans les centres médico-sociaux ou les institutions, car cela peut nuire à leur bien-être. Il est important qu’ils puissent y rester suffisamment pour apprendre les gestes de la vie courante, mais pas au détriment de leur épanouissement. Il faudrait aussi encourager l’inclusion scolaire. Mais si un élève n’est pas encore autonome, il ne faut pas le forcer à intégrer une école ordinaire trop tôt. L’inclusion, oui — mais une inclusion adaptée, progressive, et respectueuse du rythme de chacun.

École

Il est urgent de sensibiliser à la question du handicap, aussi bien les élèves que les professionnels de l’éducation. Le manque de sensibilisation dans notre pays est flagrant. Lorsqu’on demande à un enfant — ou même à un adulte — ce qu’est une personne en situation de handicap, beaucoup répondent : « quelqu’un en fauteuil roulant ». Cela montre à quel point la vision du handicap est encore réductrice. La sensibilisation doit commencer dès le plus jeune âge, à l’école. Les professeurs, le personnel scolaire, mais aussi les élèves, doivent être informés et formés pour comprendre ce qu’est réellement le handicap, dans toute sa diversité. Il est aussi essentiel de mieux former et mieux rémunérer les AESH (Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap). Trop souvent, ces professionnels sont livrés à eux-mêmes, mal préparés, et sous-payés. Or, leur rôle est fondamental pour garantir une inclusion de qualité. Mal formés ou insuffisamment soutenus, ils ne peuvent pas remplir leur mission dans de bonnes conditions — et ce sont les élèves qui en pâtissent.

Emploi

Sur la question de l’emploi, il reste encore beaucoup de chemin à faire. Trop d’entreprises refusent encore de recruter des personnes en situation de handicap, sous prétexte qu’elles « n’apporteraient rien » à cause de leur handicap. Pourtant, la loi impose un quota de 6 % de travailleurs handicapés. Malgré cela, beaucoup préfèrent encore payer des amendes plutôt que d’ouvrir leurs portes à ces talents. Il faudrait trouver des solutions pour aller au-delà de la simple sanction financière. L’idée n’est pas de nuire aux entreprises, mais de les faire réfléchir, de les sensibiliser réellement à l’intérêt d’une politique inclusive. Car oui, il y a aussi un vrai manque de sensibilisation dans le monde du travail. Il est temps de changer les mentalités.

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Autres remarques

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