J’étais âgée de 5 ans lorsque la loi de 2005 a été promulguée, avant 2005 mes parents ont dû se battre pour que je puisse aller à l’école (malgré l’existence de la loi de Jules Ferry). On pourrait espérer qu’après 2005 il y ait eu un changement mais non, toute ma scolarité a été un véritable chemin du combattant. Malgré une réticence que j’aille en filière générale, j’ai été la première lycéenne en situation de handicap de mon lycée à obtenir un baccalauréat littéraire. Après cela j’ai obtenu une licence de Lettres Modernes spécialité Littérature renforcée à l’Université Catholique de Lyon en 2021. Me voici en 2025, sur le point d’assister à la remise de mon double master Lettres et Management obtenu avec mention, ce même diplôme qui m’avait refusé trois ans plutôt en raison de mon handicap.
Ayant débuté ma scolarité avant la loi de 2005, je n’ai pas eu une école maternelle adaptée. Des toilettes adaptés seulement à la fin de ma primaire (mes parents ont bataillés pour qu’on fasse poser des rampes d’escaliers et un toilette handi pour que je n’ai pas à traverser tous les bâtiments. Mon collège et mon lycée n’étaient pas mieux. Je suis entrée à la commission d’accessibilité de ma commune pour exiger des descentes de trottoirs.
mes parents ont dû se battre pour que je puisse aller à l’école (malgré l’existence de la loi de Jules Ferry). J’ai dû entamé un recours gracieux auprès du rectorat de lyon pour avoir une place en master après une cinquantaine de refus (en raison de mon handicap) malgré que je remplissais tous les prérequis. La complexité de l’administration française est telle qu’on ne connait pas tous nos droits et les procédures. Actuellement en recherche d’emploi, je suis baladée entre mission locale, france travail, cap emploi. J’ai essayé de passer les concours de la fonction publique mais malgré le respect de la procédure de demande d’aménagement, le jour J on n’a pas respecté mes droits et on m’a refusé la preneuse de note qui pourtant été bien stipulée dans ma demande.
Des délais longs, il est même arrivée qu’on refuse ma demande en prétendant que je ne suis plus handicapée alors que ma pathologie est incurable.
J’étais âgée de 5 ans lorsque la loi de 2005 a été promulguée, avant 2005 mes parents ont dû se battre pour que je puisse aller à l’école (malgré l’existence de la loi de Jules Ferry). On pourrait espérer qu’après 2005 il y ait eu un changement mais non, toute ma scolarité a été un véritable chemin du combattant. Malgré une réticence que j’aille en filière générale, j’ai été la première lycéenne en situation de handicap de mon lycée à obtenir un baccalauréat littéraire. Après cela j’ai obtenu une licence de Lettres Modernes spécialité Littérature renforcée à l’Université Catholique de Lyon en 2021. Cette année-là, après le refus de mes candidatures en master je suis devenue la première étudiante en situation de handicap a effectuée un recours gracieux auprès du rectorat de l’Académie de Lyon en suivant la nouvelle loi pour que ma candidature soit examinée par une commission spéciale. J’ai obtenu une place en master malgré les remarques désobligeantes à mon sujet, mais il est navrant que j’ai dû me rapprocher d’un avocat afin d’appuyer mon dossier et pouvoir garantir mon droit à la poursuite d’étude. Me voici en 2025, sur le point d’assister à la remise de mon double master obtenu avec mention, ce même diplôme qui m’avait refusé trois ans plutôt en raison de mon handicap.
En recherche d’emploi dans le domaine culturel depuis le mois d’Octobre, je me retrouve avec des centaines de candidatures envoyés mais aucune réponse favorable ni même d’entretien. Malgré les diplômes que je dispose à savoir d’un baccalauréat littéraire, une licence de Lettres Modernes et un double master Lettres Modernes et Management des administrations et des entreprises, aucune de mes candidatures n’a abouti. J’éprouve une profonde lassitude de voir tous les efforts que j’ai fournis pendant mon parcours scolaire et professionnel restés vain. On me propose des emplois loin de mon domaine et de mes compétences ou avec des prétentions salariales bien en dessus de ce que vaut mon diplôme. On me dit que mon CV est très bien mais l’handicap bloque, ou alors mieux que ce n’est pas l’handicap qui me bloque mais le fait que j’ai trop de diplôme.
Les difficultés que j’ai pu rencontrer sont du souvent à la non application des lois et le manque de volonté des gens. J’ai été souvent confronter au manque de logique administrative et sa lourdeur. La vie se rythme par les consultations, les rendez-vous de rééducation, et il faut passer du temps pour les demandes d’appareillage etc. Lorsque la scolarité arrive, c’est un autre parcours du combattant, souvent vous entendez qu’il faut comprendre les contraintes des professeurs et que votre enfant n’est pas la seule dans la classe, ils ne savent pas ce que sont les aménagements alors que pour moi c’est la clé pour une scolarité autonome et que grâce à ça il y aurait besoin de beaucoup moins d’heure des AESH en présentiel mais malheureusement ils ne sont pas formés pour. Je pensais que le monde des études serait plus ouvert et plus en avance sur l’inclusion des étudiants différents mais ce n’est vraiment pas le cas. Nous fêtons les 20 ans de la loi de 2005, pour ma part je vois les mêmes articles sur le handicap. Je ne comprends toujours pas pourquoi on nous divise ainsi.