Ma fille à 22 ans. Depuis ses 6 ans est scolarisée en milieu spécialisé (Centre pour troubles DYS, puis classe ULIS, puis IME IMPRO). Aujourd’hui, il n’y a pas un diagnostic clair sur son handicap.
En tant que parents, heureusement que nous nous impliquons à 200 % et nous battons pour permettre à notre fille d’évoluer et de trouver sa place dans la société et que nous pouvons assurer financièrement les prises en charge extérieures à l’institut spécialisé.
Les instances en place sont encore dans l’ancien temps, sans ouverture sur l’évolution de notre société.
Toujours les mêmes choix en terme de poste de travail (cuisine, ménage, jardinage,…) alors que le monde évolue.
La MDPH est restée dans un fonctionnement avec une lourdeur administrative. Peu d’ouvertures avec le monde associatif, l’environnement de manière générale. Remplir des documents pour répondre à des contraintes administratives. Impression d’une manque de lien entre les différents organismes.
A notre avis, le personnel fait ce qu’il peut avec les moyens budgétaires qu’il dispose.
Et les nombreuses injonctions contradictoires auxquelles les institutions doivent faire face.
Comme par exemple : développer l’inclusion, la découverture du milieu ordinaire, mettre en oeuvre des actions innovantes… dans un contexte où les budgets ne cessent de baisser et qui se répercutent sur la qualité de prise en charge et sur les professionnels qui soient démissionnent ou bien s’interrogent sur l’utilité de leur métier.
Historiquement, les CAT ont été créés afin que les personnes porteurs d’handicap puissent travailler à leur rythme, s’épanouir et se sentir utile dans la société.
Aujourd’hui, les ESAT ne parlent que productivité et l’intérêt de la personne porteuse d’handicap n’est plus le sujet. L’accueil n’est plus réservé à ces personnes mais on privilégie des profils de personnes sans handicap (avec RQTH) ou un léger handicap ou rupture avec le monde du travail. C’est devenu plus un sujet de réinsertion qu’un accompagnement de l’handicap. Et ces personnes porteurs d’handicap n’ont plus leur place et peuvent se retrouver dans des foyers occupationnels alors qu’ils ont un potentiel travail. Les ESAT c’est rendement, productivité. Des temps pleins sont demandés alors que l’on sait que les personnes porteuses d’handicap ont une fatigabilité plus prononcée.
Malheureusement, en tant que proches aidants on ne peut compter que sur nous.
A nous de trouver des solutions pour que notre fille puisse s’épanouir, évoluer et trouver un travail qui lui plaira, dans un environnement calme, bienveillant.
Nous connaissons le potentiel de notre fille et nous ne lâcherons pas. C’est un combat que nous menons depuis qu’elle est toute petite.
Nous y mettons toute notre énergie et nous passons par des moments de fatigue, de moral à zéro, mais nous remontons toujours pour elle.
Il est aussi important d’avoir un environnement professionnel qui donne de la souplesse pour mener à bien la vie professionnelle et personnelle.
Il est urgent que les institutions passent de l’intention à l’action car les lois se succèdent nos élus passent et chaque jour nous voyons toujours les memes difficultés (manque AVS, structures, milieu professionnel réduit, insertion professionnelle quasi inexistante, etc.).