ⓘ Plateforme de témoignage de la mission d’évaluation de l’Assemblée nationale sur la loi du 11 février 2005.

ⓘ Plateforme de témoignage de la mission d’évaluation de l’Assemblée sur la loi de 2005.

il y a 2 semaines

Témoignage de

Thomas

Handicap auditif

Sourd, diplômé formateur LSF, ayant eu un parcours en mode intégration durant la période scolaire à Albi, soit j’avais un interprète LSF, soit je me fais accompagner par des profs spécialisés, soit je vais en classe entre sourds en petit groupe selon les matières (avec ces mêmes profs)

Accessibilité

L’accessibilité commence à bien se ressentir, des services inclus en LSF (appel visio RogerVoice), des plannings spéciaux pour les sourds aux rdv (horaire CAF, permanence LSF, etc) mais seulement à Toulouse j’ai remarqué, à Albi on n’a pas cela par exemple, donc j’imagine les autres villes plus petites, hors grandes villes principales, ça reste limité

Accès aux droits

Que dire… c’est toujours limité en LSF, pour ceux qui ont une difficulté avec la langue française, cela bloque beaucoup malheureusement, donc je me débrouille assez bien mais c’est injuste pour les autres

MDPH

Comme mentionné dans l’accessibilité, à Toulouse il y a deux jours où la permanence en LSF est ouverte, mais jamais le samedi donc pour ceux qui travaillent la semaine, pas de chance… Albi, c’est le vide encore

Instituts et services médico-sociaux

Je sais pas quoi dire à ce sujet

École

De 2003 à 2010, j’ai fait un parcours scolaire ordinaire, en intégration, avec un très petit groupe de sourds (nous étions 6, quand nous étions en 6ème, puis on a fini 5 sourds en 3ème) On avait interprète (une seule, fournie par CSDA d’Albi), des profs spécialisés pour chaque matière, les cours sont donnés en LSF, en classe restreinte, des fois on allait avec les entendants, toujours en se faisant accompagner par les profs spé (quand il s’agit des matières techno, eps, svt, arts plastiques… ou des contrôles « devoirs surveillés ») On n’allait pas aux cours de musique, on nous a donné des cours de LSF plutôt (avec Jean-François PIQUET) Puis on a commencé à s’éparpiller un peu en passant au lycée, on n’était plus que 2, à aller au même lycée professionnel, c’était un peu exceptionnel, en cours français, maths, etc, on restait 2 seuls avec les mêmes profs spé, la CSDA s’est arrangée avec le lycée pour synchroniser l’emploi du temps, et les cours techniques en atelier, on nous fournissait l’interprète (une seule, en partageant pour lui et moi, mais souvent on se débrouillait seul, car c’est technique souvent on travaille à la main, beaucoup de démonstrations, applications, etc…)

Emploi

En 2019, j’ai obtenu mon diplôme de formateur LSF DPCU, chez Paris-8 / Visuel LSF, et je travaille en tant que formateur indépendant, et actuellement au chômage

Proches aidants

Rien. Plutôt autonome

Autres remarques

Le service public est cruellement non sensibilité, ne sachant souvent pas comment interagir avec les sourds, très souvent on doit se débrouiller à l’écrit (et parfois on a eu des mauvaises personnes qui soupiraient/ralaient de devoir patienter et lire, ou pire, refusaient de dialoguer à cette manière) ça nous freine sévèrement dans notre autonomie, attisant notre frustration inutilement Pour l’enseignement, je ne saurai que dire mais clairement c’est très sous équipé, beaucoup disent qu’il faut aller à Toulouse pour espérer que la scolarité des enfants sourds soient « normales »… on impose aux citoyens sourds, on ne nous laisse pas choisir où vivre
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